LES ARTICLES Liste complète des articles 08/05/2001 Le double "effet loft" Par Mathias Waelli Lors de la dernière rétrospective, jeudi 4 mai 2001, Benjamin Castaldi souligne "l'effet loft" avec éclat. En ne considérant qu'un aspect de cet effet, il occulte, à notre avis, celui qui mérite le plus d'attention. L'intervention du présentateur se rapportait alors à la dynamique interne du groupe de lofteurs. Psychologues à l'appui, il analysait le comportement des acteurs (au sens d'acteurs sociaux) de cette expérience. Cet effet est alors celui qu'implique le conditionnement auquel ils sont astreints. Dans un environnement on ne peut plus déterminé par le casting, d'abord, puis par la promiscuité et les caméras, on observe des comportements différents des habitudes de tous les jours. Heureusement que M6 s'est appuyé sur le concours d'"experts" de qualité pour comprendre enfin que l'environnement a des effets sur l'être humain... Loft Story provoque une révolution copernicienne des sciences du comportement ! Les premiers jours de l'expérience, les observateurs attendaient encore des révélations du contenu même de l'émission. Très vite pourtant - il suffit de lire la presse à ce sujet - on se rend compte que l'attention ne se focalise plus sur l'effet interne du loft, qui conduit à des impasses. Pourtant, on continue et plus que jamais à parler de l'émission. L' "effet loft", on l'aura vite compris, se décline sur deux niveaux. L'effet interne, dont nous avons parlé plus haut, et l'effet que nous nommerons maladroitement "externe", par opposition au premier. C'est sur ce deuxième plan que s'est construit tout le véritable phénomène de Loft Story. De plus en plus, l'intérêt n'est plus au voyeurisme, et la vie même du loft n'attire pas beaucoup l'attention. Ce qui fait grimper l'audimat, c'est le débat général autour du concept même de l'émission. On ne cesse de voir fleurir de nouvelles thématiques et de nouvelles apparitions dans tous les médias autour du phénomène. Cette attention seconde, qui profite bien évidemment aussi aux concepteurs de l'émission, se double d'une attention sur l'attention (c'est bien ce que tente de faire Loft Scary depuis le début). Il est évident que nous sommes les premiers concernés par le deuxième "effet Loft". Au vu de ce qui avait été observé dans les pays voisins, concernés par l'expérience de "Big brother", nous aurions du prévoir un tel intérêt. Malgré tout, nous sommes chaque jour surpris par l'augmentation exponentielle des visites sur notre site, et surtout par les apports aussi bien en nombre qu'en qualité des internautes. Une remarque de l'un d'eux, dans un courrier à Loft Scary s'inscrit dans cette thématique. En faisant le rapprochement entre l'intérêt du public pour les grandes compétitions sportives et celui pour Loft Story, un étudiant en informatique de Lille soulève un effet second du loft. Ce qui nous semble intéressant dans son exemple, c'est que tous ces événements ont en commun de construire du lien social. Loft Story, au même titre que la coupe du monde de football, n'est qu'un prétexte à interaction. A la longue même, l'épiphénomène semble devenir autonome et pouvoir se passer de plus en plus de la source qui l'a produit. Les résultats du sondage intitulé "Au bout d'une semaine, votre comportement a-t-il évolué ?" sont d'ailleurs révélateurs de cette perspective. A ce jour, mardi 8 mai à 2:53 du matin, 18,23% des 2978 internautes sondés, pourtant connectés volontairement sur un site parlant de Loft Story, se déclarent définitivement résolus à ne pas regarder l'émission. Y a t'il péril en la demeure de M6 ?

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