Loft Scary - Un autre point de vue sur le regard de LoftStory

MAIS QU'EN PENSE LA PRESSE ?

Comment réagissent les médias face au phénomène Loft Story ? Nous avons sélectionné pour vous, sous forme de citations, quelques propos lus ici et là...

EuropeInfos - 12/06/2001
"Tous les sites ayant évoqué, de près ou de loin, "Loft Story", ont connu une progression inédite au mois de mai, à commencer par les sites de M6. Enquête sur un phénomène."

Les Inrocks - 12/06/2001
"Le Loft en question. Dans le cadre de leur cycle "Société et médias", les lundis de L'INA s'attaquent le 2 juillet prochain à "L'effet Loft Story, au cours d'un débat pour lequel interviendront François Jost, professeur en sciences de l'information et de la communication à la Sorbonne; Dominque Mehl, sociologue à l'Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales; et Serge Tisseron, psychanaliste. Le débat sera animé par Daniel Schneidermann, producteur et présentateur d'Arrêt sur images."

L'Express - 07/06/2001
"Avec Loft Story, M6 a conduit le CSA à imposer un code éthique dont nul ne connaît le contenu, un corset réglementaire qui s'imposera à toutes les chaînes et dont on peut prévoir qu'il ne concernera pas que les émissions de télé réalité."

Construire.ch - 05/06/2001
"Jean-Claude Kaufmann, «Loft Story» n'offre-t-il pas un condensé, un modèle réduit de ce qui se passe à l'échelle universelle, via par exemple les webcams?
C'est en tout cas un révélateur d'un processus très large et généralisé d'exposition de soi. L'individu s'expose de plus en plus, n'hésitant pas pour cela à montrer son intimité, des pans de lui-même qui restaient autrefois secrets. Ce type de démarche, jusqu'ici réservée à l'élite culturelle et aux stars, est aujourd'hui le fait de tous.
»Beaucoup de succès de ces dernières années, dans le roman, dans le cinéma, étaient déjà fondés sur ce mécanisme d'une exposition du soi le plus intime. Voyez les livres de Christine Angot, de Helen Fielding (son Journal de Bridget Jones), ou celui aujourd'hui de Catherine Millet (réd.: La vie sexuelle de Catherine Millet). C'est un vaste processus."

AGE Patrimoine - 04/06/2001
"Et si l'Etat était le grand gagnant de "Loft Story"... Considérations philosophiques, réflexions sur le droit du travail ou le droit à l'image, l'incontournable émission de la chaîne de télévision M6 suscite de nombreux développements, hormis sur l'aspect fiscal. Et pourtant, les gains attribués aux participants n'échapperont sans doute pas à l'oeil de l'administration fiscale, que ce soit au titre des revenus du travail ou des bénéfices non commerciaux."

Stratégies - 25/05/2001
"A qui profite Loft Story ? M6 n'est pas la seule à tirer parti du succès d'audience de sa nouvelle émission vedette. La presse écrite, les autres chaînes de télévision, les annonceurs ainsi que certains prestataires en bénéficient aussi. "

EuropeInfos - 21/05/2001
"Le haut-débit est en retard, les consommateurs sont absents et les investisseurs prudents ; malgré des programmes originaux, certaines WebTV comme Nouvo.com ont été contraintes de fermer, tandis que d'autres, comme Clicvision, glissent vers des programmes "sexy" pour faire du trafic. Et si le salut des télés sur Internet tenait dans des programmations "trash" ? Devenu un véritable phénomène de société, Loft Story, symbole de la "télé-poubelle", issue des grandes chaînes anglo-saxonnes pose le problème crûment."

Télérama - 19/05/2001
"L'émission du jeudi est une machinerie implacable qui ignore les critiques, élimine les doutes et récupère systématiquement à son avantage les réticences des proches des candidats. Elle apporte la plus troublante des cautions à une entreprise inhumaine. [...] Cet exercice de "passage à l'âge adulte" se fait non seulement sous les yeux de la France entière mais, avant tout, sous le regard attendri et approbateur des géniteurs, les mamans en particulier, des frères, des soeurs et des meilleurs amis. Curieux parents, curieux amis. Qui se repaissent de ce flot ininterrompu d'images des êtres qui leur sont le plus chers, pris dans leur plus stricte, même si artificielle, intimité. A moins qu'il agissent, comme contraints et forcés, au nom d'une indéfectible loyauté."

Le Nouvel Observateur - Stéphane Arteta & Natacha Tatu - 17/05/2001
"La vérité, la terrible vérité de Loft Story est presque décevante. Et pourtant, beaucoup plus inquiétante : tout est vrai. Mais rien n'est réel. Rien n'est truqué. Mais tout est manipulé. Car cette émission qui nous promet de tout voir et tout entendre dans ces 225 m², quadrillés de 28 caméras et de 40 micros, est en fait un royaume de l'ombre et des faux-semblants. Les producteurs n'ont pas besoin de trucages, ni de grosses ficelles. Juste d'un sens aigu de la psychologie de groupe. Doublé d'un réel talent de manipulateurs. [...] "Pour expliquer son concept, l'inventeur de Big Brother a dit qu'il s'agissait de fabriquer un sitcom sans acteur, explique Wim Wurtz, spécialiste de médias en Hollande. La grande manipulation tient dans le montage. Il suffit de ne garder que quelques scènes, une phrase, pour modeler un personnage". ASP Production, filiale de la société hollandaise Endemol, créateur du programme, a appliqué à la lettrela recette. Et c'est ainsi qu'on vous fabrique grâce à un subtil montage une bombe sexuelle, une fashion victim ou encore une petite bourgeois qu'on vous incite à détester."

Le Monde - 14/05/2001
Nicole Vulser (Le Monde) : Les notions de voyeurisme et d'exhibitionnisme développées dans "Loft Story" et dans l'ouvrage de Catherine Millet procèdent-elles d'un même phénomène de société ?
Jérôme Clément (PDG d'Arte France) : Il n'y a rien de commun dans ces deux démarches. Dans La Vie sexuelle de Catherine M., Catherine Millet adopte la démarche artistique de quelqu'un qui se met en scène - comme un peintre choisit de faire son autoportrait -, tandis qu'il ne s'agit en rien d'une démarche personnelle pour les jeunes gens de "Loft Story". Eux n'ont pas choisi ces conditions fictives de vie, leur part de liberté n'existe pas. Liberté aux créateurs, mais pas aux marchands d'esclaves."

Libération - Jacques Almaric - 13/05/2001
"Pour que les choses soient claires, faut-il, parce qu'un phénomène de société est massif, apparemment durable et hautement rentable, le décréter normal? Faut-il, parce que l'Audimat ne faiblit pas après deux remplacements de cobayes et l'exécution virtuelle d'un troisième, considérer que ce genre de spectacle a toute sa place sur une chaîne généraliste? Bref, faut-il, par crainte de l'accusation de ringardisme, voire de moralisme, se résigner, face à ce nouvel et douteux acquis télévisuel, à clore le débat? Osons répondre par la négative."

Le Monde - 03/05/2001
Dans de telles conditions, la présence d'un psychiatre pour la sélection des candidats, puis pour le suivi des participants, est-elle défendable ? Non, répond sans ambages Christian Vasseur, président de l'Association française de psychiatrie : "Il s'agit d'un dévoiement inacceptable. Le psychiatre donne ainsi une caution scientifique à une exhibition perverse. Il n'est qu'un alibi agissant." Psychiatre et présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers, le docteur Rachel Bocher juge contraire à la déontologie et déloyale la participation d'un psychiatre à "Loft Story": "Le psychiatre est là pour soigner les gens qui souffrent. Il peut accomplir un travail de prévention, mais pas à des fins médiatiques et commerciales."

Le JDD / LesInfos.com - 01/05/2001
"Le Journal du Dimanche déplore qu’aujourd’hui, « à la télé, le coeur de cible, ce n’est plus la ménagère de moins de 50 ans, (...), c’est le cul »."

Le dessin de Webmatin - Biz - 30/04/2001

La Nouvelle République du Centre Ouest- Hervé Guéneron - 28/04/2001
"Une indiscrétion qui, en vérité, n’en est pas une puisqu’il s’agit d’un divertissement monté de toutes pièces avec des volontaires, dont certains avouent leur penchant exhibitionniste."
"Loft Story peut aussi, au fil des semaines, sombrer dans la médiocrité, l’ennui, ou alors dans une forme d’obscénité permanente. Les exemples étrangers ont montré que le succès n’est pas garanti sur la durée."
"Pour être crédible, un tel spectacle devrait au moins ménager un peu de vérité humaine et d’émotion authentique."

Gay.com - 27/04/2001
"Beaucoup d'internautes étaient déjà persuadés de la gaytitude du candidat. S'ils ont raison, peut-on imaginer que le dernier garçon en lice dans le jeu soit gay ?"

"Quand ils sont sous la douche, on les voit nus, sur Internet...Savent-ils où est la caméra ?
Réponse d'Alexia Laroche-Joubert, productrice de Loft Story : Oui, bien sûr, la caméra est visible. On a été très clair sur le briefing. On n'a pas besoin de dire où est la caméra, parce qu'elle est apparente. On ne leur a rien interdit, ils font ce qu'ils veulent. Sur M6, on ne verra pas de nudité faciale."

"Que se passera-t-il quand ils auront des relations sexuelles ? Est ce que ce sera filmé et diffusé ?
Réponsé d'ALJ : En tous cas, c'est filmé. Ce ne sera pas diffusé sur M6, et sur le Net et sur le reste, il faut voir ce qu'on en fera. Mais tout est filmé."

Libération - Isabelle Roberts - 26/04/2001
"Même en comité d'entreprise, la direction de M6 a refusé de révéler le prix de l'émission, tout en admettant qu'elle était très onéreuse. «C'est typique de M6: en ce moment, c'est tout pour "Loft Story", c'est le nouveau bébé, alors il n'y a plus que lui qui compte, constate Thierry Sarrazin. Il n'y a pas de logique des programmes, la seule logique c'est l'audience, et les gens en ont marre d'être traités comme des lignes budgétaires. [...] Conclusion défaitiste du délégué syndical: «Aujourd'hui, M6, c'est Big Brother à l'extérieur et Big Brother à l'intérieur»."

L'Humanité - 10/04/2001
"...comme il n'y a pas grand-chose à faire dans cette villa, eh bien, on attend de nos rats de laboratoire qu'ils passent le temps d'une manière plutôt ludique sur la chaîne du porno soft."

inscription désinscription